02/07/2024 0 Kommentarer
#Bleiftdoheem – restez à la maison!
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#Bleiftdoheem – restez à la maison!
Rentrez à la maison! Il est rentré à la maison. Il vous précède en Galilée. Vous le trouverez chez vous, dit l'ange aux femmes au tombeau le matin de Pâques (Matthieu 28,1-8). Dieu est à Ettelbruck ou à Essen, à New Castle ou à Namur. Dieu est chez toi à la maision, il t'a précédé. C'est pas si compliqué!
Il n'y a pas plus quotidien que Galilée – au moins dans le sens biblique le jour de Pâques. C'est le pur train-train quotidien. Là, dans la trivialité insupportable du quotidien, le long des routes poussiereuses, il nous a précédé. C'est là ou se trouve Dieu. Telle est l'affirmation de la résurrection, l'affirmation de la joie.
Nous ne le trouverons pas au fond contemplatif de nous-mêmes, ni dans un exil religieux, nous ne le trouverons pas au sommet d'un montagne, ni auprès d'un autel, d'ailleurs. Nous le trouverons dans notre quotidien, au milieu des gens parmi lesquels nous vivons.
On ne le sent pas toujours. On sent peut-être le plus vivement sa présence pendant un état d'urgence. Quand on perd un proche ou quand on perd pied, tout simplement. C'est à ce moment qu'on le sent – peut-être. Toutefois on n'en parle pas. Ne risquerait-on pas d'être pris pour un fou ou un excentrique? Il vaut mieux se taire sur tout ce qui concerne Dieu en Galilée. Même si on est rempli d'une joie intérieure à la pensée que tout n'est peut-être pas exactement comme il en a l'air, ici au plein milieu de la vaiselle et des promenades du chien.
Dieu à la maison
Mark Twain, dit-on, se serait un jour entretenu avec un Américain enthousiaste qui lui aurait raconté comment, assis sur le mont Sinaï, il avait lu les dix commandements à haute voix pour lui-même. Ceci aurait été pour lui une expérience merveilleuse et authentique. Mark Twain, de façon polémique, lui aurait demandé s'il ne ferait pas mieux de rentrer à Boston pour suivre ces commandements là-bas.
Dieu est à la maison. Il nous a précédé en notre Galilée privée. Nous ne le découvrons pas forcément. Ce n'est pas sûre que nous nous en rendons compte tous les jours. On ne le voit pas toujours. Les murs et les plafonds restent pareils, comme d'habitude. Toutefois, il se montre dans la relation que nous avons avec nous-mêmes, avec les autres, à notre vie. Dans la manière dont nous considérons la vie. Nous ne le trouvons pas sur le Mont Sinaï. Il ne vient pas à notre rencontre lorsque nous lisons les dix commandements, n'importe oú nous les lisons. Il vient peut-être plutôt quand nous osons le voir dans la banalité, quand nous osons ouvrir les yeux pour voir au-delà des apparences.
L'extraordinaire dans l'ordinaire
Dieu est apparu la première fois chez une famille ordinaire, comme un petit bébé dépendant. Sa mére était une femme en chair et en os qui a mené une vie ordinaire. En tant que tel son enfance n'avait rien d'extraordinaire. Il s'est révelé en plein quotidien, visible uniquement pour les bergers ordinaires qui veillaient sur leurs troupeaux ordinaires.
Toutefois, les bergers se caractérisaient par leur habitude de remarquer les moindres changements du terrain, le moindre bruissement des arbres qui signalaient un danger ou provoquaient la vigilance. C'est une telle attention qui est demandée, une telle vigilance qui permet de se rendre compte du fait que le divin est pénétré dans notre vie.
Le caractère quotidien qu'on trouve aussi dans l'évangile de Noël est de nouveau mis en avant le jour de Pâques. Tu dois rentrer à la maison. Tu le trouveras chez toi. Tu dois entrainer ton regard pour être en mesure de voir le bouleversement, le divin, l'extraordinaire dans cette vie qui est la tienne – c'est là que ça existe, peut-être que la grandeur est dans la petitesse.
Ceci nous est raconté par l'ange auprès de la pierre roulée. Ceci nous est raconté au milieu de la foudre et du tremblement de terre, du bruit et de la vacarme. La première impression est toute autre que quotidienne le jour de Pâques. Nous sommes témoins d'un miracle, d'une domination des puissances de la nature. Elles sont abrogées. Et le quotidien est ensuite remis en place.
Entre rythme et rupture
Quand le chaos a regné, quand tout a été secoué et changé, c'est à ce moment que nous sommes renvoyés au quotidien, aux lieux bien connus qui ont maintenant changés. Ils ont une autre nuance, une autre couleur. Comme chaque fois que notre vie a été secouée et changée, le quotidien revient sous une autre forme.
Notre vie se joue de la même façon que le jour de Pâques, entre rythme et rupture, entre l'ordinaire et l'extraordinaire. S'il n'y a que rythme, la vie devient train-train. S'il n'y a que rupture, elle devient chaos. Après que le chaos a ravagé notre vie, il faut rentrer, recommencer le train-train quotiien, trouver le rythme, un nouveau sens. Dieu a visité notre Terre, son esprit reste en notre Galilée à nous.
/Marie Ørgaard
Traduction: Merete Eva Ussing
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